Quelle est la différence entre un bailleur privé et un bailleur social ?

Dans le contexte actuel de crise du logement, la distinction entre bailleur privé et bailleur social revêt une importance particulière pour les acteurs du secteur immobilier, les investisseurs, les collectivités locales, mais aussi les locataires. Si tous deux proposent des logements à la location, leurs statuts, leurs missions, leurs obligations réglementaires et leurs publics cibles diffèrent fondamentalement. Cet article détaille ces différences à travers une présentation claire des deux statuts.

Qu’est-ce qu’un bailleur privé ?

Le bailleur privé est une personne physique ou morale (individu, SCI, foncière, entreprise, etc.) qui met en location un ou plusieurs biens immobiliers à des fins d’investissement locatif. L’objectif principal de ce type de bailleur est généralement la rentabilité financière à travers les loyers perçus et la valorisation du patrimoine immobilier.

Un acteur du marché libre

Le bailleur privé évolue sur le marché locatif dit « libre », c’est-à-dire qu’il fixe librement les loyers dans les zones non tendues. Toutefois, dans certaines zones tendues (notamment Paris, Lyon, Lille…), il peut être soumis à des plafonds de loyers dans le cadre de l’encadrement des loyers, défini par la loi (loi ELAN et loi ALUR).

Un régime fiscal incitatif mais évolutif


Le bailleur privé peut bénéficier de différents dispositifs fiscaux selon le type de bien et son usage : Denormandie, LMNP, etc. Un nouveau statut de bailleur privé est à l’étude (rapport Cosson & Daubresse, juin 2025), visant à relancer durablement l’investissement locatif tout en intégrant des contreparties sociales.

Une gestion libre ou déléguée

Le bailleur privé est libre de gérer lui-même ses biens ou de les confier à un administrateur de biens. Il peut fixer les conditions du bail (dans le cadre de la loi du 6 juillet 1989) et sélectionner les locataires selon des critères propres, dans le respect de la non-discrimination.

Qu’est-ce qu’un bailleur social ?

Le bailleur social, ou organisme HLM (Habitation à Loyer Modéré), est une structure chargée de produire, gérer et entretenir des logements sociaux. Son rôle est d’assurer l’accès à un logement décent à des ménages à revenus modestes ou précaires, dans une logique de mission d’intérêt général.

Un encadrement strict des loyers et des attributions

Le loyer dans le parc social est réglementé, indexé sur la situation du ménage et le type de logement. Les logements sont attribués sur critères de ressources, via des commissions d’attribution. Les plafonds de revenus sont fixés par décret et varient selon les zones (Abis, A, B1, B2, C).

Un financement public encadré

Les bailleurs sociaux bénéficient de financements publics (subventions de l’État, prêts de la Banque des Territoires, financement des collectivités territoriales…) pour construire ou réhabiliter leur parc. En contrepartie, ils doivent respecter les obligations fixées par la réglementation HLM (loi SRU, loi 3DS, etc.).

Une mission au cœur des politiques publiques

Au 1er janvier 2024, le parc social comptait 5,9 millions de logements dont 4,8 millions sont détenus par des organismes HLM selon les données de l’Union sociale pour l’habitat. Les bailleurs sociaux jouent un rôle clé dans la mixité sociale, la résorption de l’habitat indigne, et la politique de renouvellement urbain (via l’ANRU notamment).

Les bailleurs sociaux en France

En France, les bailleurs sociaux regroupent différentes catégories d’opérateurs :

  • les Offices Publics de l’Habitat (OPH), rattachés aux collectivités territoriales (ex : Toulouse Métropole Habitat),
  • les Entreprises Sociales pour l’Habitat (ESH), ex sociétés anonymes d’HLM (ex : CDC Habitat, ICF Habitat),
  • les Coopératives HLM et sociétés d’économie mixte.

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